La rose des vents européenne
Culture, Europe / International

À partir du mois de janvier 2015, je me propose de réaliser un projet, né en 2009, quelque part entre la Hollande et la France : un tour d’Europe en solitaire. À l’origine, il prenait la forme d’une grande boucle sur laquelle j’aurais cheminé à bicyclette et dont le tracé, exécuté dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, traversait tous les pays de l’Union Européenne ; un projet librement inspiré des écrits de l’écrivain-voyageur suisse, Nicolas Bouvier, plus particulièrement de son chef-d’œuvre, L’usage du monde. Ce voyage se voulait étalé sur un an ou deux et alternait de longues périodes de nomadisme entrecoupées d’épisodes de sédentarisation au cours desquels, en attendant que le froid de l’hiver se fasse moins mordant, je pensais travailler.

L’approche du départ a quelque peu bouleversé ce cadre. Même si j’apprécie la bicyclette sur de courtes distances ainsi que dans mes déplacements journaliers, j’ai dû rapidement me rendre à l’évidence : je ne suis pas un cycliste chevronné et ce voyage n’est pas un défi sportif. Face à tous ces kilomètres que j’aurais dû abattre à la seule force des mollets et en sachant qu’effectuer le trajet à pied aurait considérablement rallongé l’affaire, j’ai préféré orienter mon choix vers les véhicules motorisés (voiture, bus, train, bateau, mobylette) et tout autre moyen de transport à l’exception de l’avion. La durée a été ramenée à un an environ. Côté hébergement, essayant de voyager de façon très économique, j’ai une nette préférence pour les solutions alternatives qui ont l’avantage d’être gratuites telles celles proposées par le site Couchsurfing. Je ne réserve les auberges de jeunesse qu’en cas de grande nécessité. Le trajet, quant à lui, est resté semblable à celui que j’avais imaginé. Dans un premier temps, je me dirigerai donc vers Venise d’où je prendrai un bateau pour Patras, ville située sur la côte ouest de la Grèce. Partant de Patras, je me rendrai au Pirée, le port d’Athènes afin d’y embarquer sur un bateau en partance pour la Crète. J’effectuerai un premier arrêt de deux mois sur l’île afin d’y faire du Wwoofing, activité déjà expérimentée au Mexique, et qui consiste à participer au développement d’une exploitation agricole moyennant le gîte et le couvert.

Aux alentours de mars-avril, je remonterai en direction de la Scandivanie via la Bulgarie, l’Autriche, la Hongrie, la Pologne et les États Baltes en train, en stop ou grâce à tout autre véhicule. Je compte consacrer l’été 2015 (de mai au août) aux trois États scandinaves. Pour cette seconde étape les projets ne sont pas, à ce jour, arrêtés. Il me sera certainement possible comme pour la Crète, de m’orienter vers le Wwoofing ou d’exercer un emploi saisonnier ; mais l’idée de partir à la rencontre des Samis ou Sâmes (plus connus sous le nom de Lapons bien que ce terme soit péjoratif), peuple autochtone disséminé au nord de la Scandinavie et en Russie (péninsule de Kola) de part mes intérêts pour les populations autochtones de la zone sub-arctique du globe terrestre, retient davantage mon attention.

Le reste du voyage se déroulera à l’ouest. Vers la fin de l’été, certainement à la fin du mois d’août, je transiterai en bateau par les Îles Shetland, Féroé, et les Îles Orcades pour atteindre l’Écosse et par la suite le sud de l’Angleterre en passant par l’Irlande. De là, je traverserai la Manche (en train Eurostar ou en bateau) pour rejoindre la France avant de descendre en direction de l’Espagne et du Portugal. Le voyage se terminera là où il a commencé, à Besançon. Il va sans dire que l’itinéraire décrit précédemment n’est que schématique, destiné a donner une idée des directions choisies et des étapes prévues et qu’il est susceptible d’être modifié en fonction des rencontres et des événements.

Concernant les retombées au niveau de la région Franche-Comté, je tiendrai tout au long du trajet un blog intitulé « Courrier d’Europe » sur lequel je publierai régulièrement articles et photographies. Je retiens deux manières de restituer ce voyage à mon retour. La première consiste en un résumé de l’année écoulée qui prend la forme d’une exposition de photographies accompagnées de textes et qui se tiendra en deux endroits différents : à Pesmes dans un premier temps, à la salle des Voûtes, et à Malans ensuite avec le parrainage de la bibliothèque. Pourquoi ces deux villages de Haute-Saône ? Car mon réseau familial et amical rend possible une telle installation mais aussi parce que je suis intéressé à montrer mon travail en milieu villageois, souvent peu familier du voyage. Je pense également à d’autres lieux, comme les locaux du CRIJ ou l’Hôtel de la région si les conditions nécessaires sont réunies. Les thèmes de cette exposition ne sont pas encore définis et dépendent des réalités approchées lors du voyage. Toutefois, au regard du paragraphe précédent, on peut aisément imaginer des textes et des photographies centrés sur les îles européennes traversées (Crète, Féroé, Orcades etc.), le peuple Sami ou encore le Wwoofing. La seconde se présente sous la forme de conférences et d’échanges autour du voyage de façon générale dans des maisons de quartiers ou au sein de foyers de jeunes travailleurs.

À travers l’exposition et les discussions, j’aimerais proposer une vision du voyage, éloignée des considérations touristiques, qui mêlent des instants de partage avec les personnes rencontrées et une réflexion approfondie sur la position emplie d’humilité et de respect couplée d’une sincère compréhension dénuée de jugement que doit, à mon sens, adopter le voyageur en pays étranger.


Pourquoi vouloir réaliser ce projet ?
Dès mes 19 ans, nourri de littérature de voyage et des expériences des membres de ma famille, j’ai ressenti le besoin de partir ; je ne pouvais plus me contenter des images que les livres m’offraient du monde et des récits que mes proches m’en faisaient. Je n’ai cependant débuté qu’à 21 ans par une marche de deux mois en solitaire le long du sentier de Grande Randonnée n°5 (communément appelé GR5) – qui naît à Amsterdam (Hollande) pour mourir à Menton (France) reliant ainsi mer du Nord et mer Méditerranée – de Rotterdam à Besançon. En bref, je suis rentré chez moi à pied. De 2010 à 2013 j’ai vécu au Québec – installation ponctuée d’excursions au Mexique et au Canada anglophone – avant de revenir en France avec l’idée de mettre en œuvre, après l’avoir longtemps repoussé au lendemain, ce vieux projet européen, qui me tient à cœur depuis bientôt six ans.

Parallèlement à ces expériences en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique Centrale, j’ai poursuivi des études universitaires d’abord en histoire (je possède une maîtrise) puis en anthropologie sociale et culturelle découverte lors de mon séjour au Québec et dans laquelle j’ai obtenu l’équivalent d’un master 2. Les recherches que j’ai engagées à cette occasion avec la communauté amérindienne de Doig River (Colombie-Britannique, Canada) ont fortement participé à mon éveil intellectuel, a étayer ma sensibilité et mon humilité. Bien que le présent projet ne soit aucunement un séjour ethnographique, qui consiste à s’immerger au sein d’une population dans le but de collecter des données principalement sous forme écrite et orale afin de générer un savoir scientifique, il s’en inspire considérablement. Ce voyage n’est ni une introspection, ni une confrontation destinée à tester mes limites. Et s’il reste une expérience strictement personnelle issue de la représentation que je me forge du monde, il se veut avant tout un témoignage réfléchi derrière lequel le voyageur que je suis s’efface poliment. Mon intention étant de laisser davantage la place aux autres que de détailler mes possibles déconvenues.


Quels sont les besoins pour la réalisation de ce projet :
  • Matériel photographique (boitier Canon et objectif 35mm f/2)
  • Ordinateur
  • Logiciel de retouche d'images
  • Papier photographique
  • Cadres


Contact :
paul.benezet@gmail.com


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